jeudi 1 décembre 2011

Gérard de Nerval vu par Patrick Modiano

Gérard de Nerval
photographié par Félix Nadar
Gérard de Nerval est l’un des auteurs favoris de Patrick Modiano, qui le cite à plusieurs reprises dans son œuvre. Il lui a en particulier consacré un article, intitulé "Gérard, de la rue des Bons-Enfants", à propos du livre Les Filles du feu.

Cet article a été publié dans "Le Monde" du 2 juillet 2004, dans la série "Un livre, un écrivain" ("Le Monde des livres d’été").

Extrait :
"On peut ouvrir les pages au hasard (…). C'est toujours un homme qui déambule, un flâneur, avant que nous comprenions qu'il est l'objet d'une mystérieuse chasse à courre. Il suffit de suivre le guide tout au long de son vagabondage par des rues, des faubourgs, des routes et des chemins de campagne.
(…)
Rue de la Vieille-Lanterne, là où il s'est tué, on suppose que se trouvent maintenant la scène du théâtre de la Ville et le bâtiment de la préfecture qui a longtemps abrité un service de la protection de l'enfance. La dernière adresse de Gérard fut rue des Bons-Enfants. Un enfant. Voilà pourquoi nous sentons si fort sa présence."


Dans Elle s’appelait Françoise…, Patrick Modiano mentionne aussi Nerval. En 1961, à la sortie du théâtre du Palais-Royal, où il venait d’assister à une pièce interprétée par Françoise Dorléac, il se rappelle avoir pensé à l’écrivain :
"Je ne faisais pas encore la différence entre la vie et la littérature et certaines phrases de Sylvie de Gérard de Nerval me revenaient à l’esprit : …Je sortais d’un théâtre… La vibration de sa voix si douce… Il y avait encore sur la place du Palais-Royal cinq ou six fiacres…"


Gérard de Nerval apparaît également dans Fleurs de ruine : "J’éprouvais le malaise qui m’a pris quelques années plus tard à écouter une conversation entre des commissionnaires et des transporteurs en viande dans une auberge des environs de Paris : ils parlaient de braconniers qui les fournissaient en cerfs et en chevreuils, d’abattage clandestin et de livraisons nocturnes à des boucheries chevalines, et les lieux où ils opéraient étaient ceux dont les noms si gracieux sont chantés par Nerval : Crépy-en-Valois, Mortefontaine, Loisy, La Chapelle-en-Serval…"

Une autre adresse parisienne de Gérard de Nerval, l’impasse du Doyenné, est citée dans 28 Paradis, texte poétique dans lequel Modiano se rêve en quelque sorte en Nerval.


Plus d’éléments sur les lieux où vécut Gérard de Nerval
La rue Neuve des Bons-Enfants, où mourut Nerval en 1855 s’appelle aujourd’hui rue Radziwill.

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