samedi 12 novembre 2011

Emmanuel Berl et Patrick Modiano

Emmanuel Berl
Historien, journaliste, essayiste, Emmanuel Berl né le 2 août 1892 au Vésinet.
Ami de Proust, Malraux, Drieu la Rochelle, Emmanuel Berl a été directeur de l’hebdomadaire "Marianne" puis du "Pavé de Paris".
Critique de la bourgeoisie et historien de l'Europe, il a reçu le grand prix de littérature de l’Académie française en 1967 et le prix Marcel Proust en 1975.
Il a été le mari de la musicienne et chanteuse Mireille Hartuch, dite Mireille, qui l’avait surnommé « Théodore ».
Il est mort le 21 septembre 1976 à Paris.

Peu avant sa mort, Emmanuel Berl a longuement répondu aux questions de Patrick Modiano pour un livre de souvenirs intitulé Interrogatoire (Gallimard, 1976).

Il avait auparavant publié un long article à la gloire du jeune Patrick Modiano, à l’occasion de la sortie du deuxième roman de celui-ci, La Ronde de nuit : "Patrick Modiano et la ronde des elfes" (Contrepoint n°2, Paris, octobre 1970).

Patrick Modiano évoque furtivement Berl dans Remise de peine (1988) :
"Cette manière de rouler la langue entre ses lèvres et d’être perdu dans ses pensées, je l’ai remarquée plus tard chez quelqu’un d’autre que Jean D. : Emmanuel Berl. Et cela m’a ému."

En 2007, Gallimard a réédité La fin de la IIIe République, d’Emmanuel Berl, en y ajoutant notamment un extrait de son "interrogatoire" par Patrick Modiano.
A cette occasion, Patrick Modiano a accordé un entretien à "Libération" (12 juillet 2007) dans lequel il revient notamment sur sa rencontre avec Berl : « Il avait lu mon premier livre, La Place de l'Etoile, et il avait voulu me connaître parce qu'il avait été très touché que je cite, dans ce livre, le nom de son cousin Henri Franck, un jeune poète, mort à 23 ans, qui avait été l'un des premiers auteurs édités par Gallimard et pour lequel il avait une immense admiration. »

Bernard Morlino a publié en 1990 Emmanuel Berl, Les tribulations d’un pacifiste, la première biographie de Berl (La Manufacture).



Louis-Albert Revah, normalien et philosophe, a également consacré une biographie à Emmanuel Berl, sous le titre Berl, Une vie (Grasset, 2003).
Il y souligne que certains, dont Modiano, qui ont eu le privilège de connaître Berl « semblent autant ou plus que par l'œuvre avoir été séduits par l'homme, d’une intelligence aiguë, brillant causeur comme il ne s'en fait plus, familier de Bergson, Proust, Gallimard, Drieu la Rochelle, Aragon, Breton, Malraux, Cocteau, Colette, entre autres, et dont la mémoire se confondait avec celle du XXe siècle ».
Le premier chapitre est disponible en ligne.

Emmanuel Berl a écrit une quinzaine d’ouvrages, surtout des essais :
-Méditations sur un amour défunt (1925)
-Mort de la pensée bourgeoise (1929)
-Mort de la morale bourgeoise (1930)
-Le Bourgeois et l'Amour (1931)
-Histoire vraie d’un prix de beauté, livre signé Raymonde Allain (1933)
-Sylvia (1952)
-Présence des morts (1956)
-Rachel et autres grâces (1965)
-Trois Faces du sacré (1971)
-Le Virage (1972)

-Interrogatoire par Patrick Modiano, suivi de Il fait beau, allons au cimetière (1976)
-Essais, textes recueillis, choisis et présentés par Bernard Morlino (posthume, 1985)
-Tant que vous penserez à moi, en collaboration avec Jean d'Ormesson (posthume, 1992)

Emmanuel Berl parle de Marcel Proust

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